L’Emancipation des Femmes et l’Autonomie Economique

 Simone de Beauvoir, l’une des pionnières de la pensée féministe, affirmait que l’indépendance économique des femmes représenterait la clé de leur indépendance vis-à-vis des hommes et de la société qui améliorerait de ce fait leurs conditions de vie.

L’affirmation « La femme se détermine et se différencie par rapport à l’homme et non celui-ci par rapport à elle ; elle est l’inessentiel en face de l’essentiel. Il est le sujet, il est l’Absolu : elle est l’Autre » décrit l’oppression que subiraient les femmes dans une société foncièrement patriarcale qui favorise l’assujettissement des femmes vis-à-vis des hommes et l’épanouissement des hommes au détriment de celui des femmes et qui ne cesse de perpétuer les inégalités dans les rapports sociaux de sexe.

La construction sociale des rapports de sexe aurait engendré des inégalités entre les hommes et les femmes en limitant le rôle social des femmes à la sphère privée et en contribuant à la construction des mentalités de sexualisation de toutes les fonctions possibles, privilégiant les hommes perçus comme étant plus à même de combattre, diriger, décider ou changer le monde. Ceci dit, l’évidence de l’engagement de plusieurs femmes a permis de déconstruire la conception de sexualisation qui catégorise, de façon dirigée, les aptitudes féminines ou masculines. Le temps a suffi pour montrer à quel point le rôle des femmes, constitue autant que celui des hommes, un indubitable pilier pour le bon fonctionnement de la société.

Pour étayer nos dires à propos de l’évolution, du changement et de la lente déconstruction de la perception de la femme et ses aptitudes innées, nous citons en exemple la canadienne Jennie Carignan qui fut la première femme colonel dans les forces armées canadiennes. En juin 2016, la colonelle Jennie deviendra la femme la plus hautement gradée de l’histoire des forces armées canadienne à cause de son courage et sa persévérance. Elle prouva, à son tour que les femmes, communément identifiées comme étant le « sexe faible », peuvent être femmes de combats aussi braves que les hommes, en plus d’être mères et épouses.

Nous soulignons que bien qu’il ait eu des avancées enregistrées depuis plusieurs années sur le plan mondial en termes d’égalité entre les sexes et de l’accessibilité des femmes au marché de l’emploi, l’écart entre les hommes et les femmes ayant accès au marché du travail demeure visible avec un taux de participation mondial des hommes à la population active de 75,8 % contre 47,66 % de participation des femmes en 2019.

 

Aujourd’hui, nombreuses sont les femmes qui ont été actrices du changement dans nos sociétés modernes. Nous ne pourrons pas négliger les efforts de toutes ses femmes qui ont participé de près ou de loin à lutter pour les droits des femmes et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Nous rendons hommage à Wangari Maathai d’origine kényane qui a réussi après plusieurs tentatives soldées par des échecs à faire valoir ses idées et en les implantant dans la société kényane afin d’assurer l’autonomie alimentaire des ménages les moins aisés à travers la culture. Wangari Maathai aurait donc réussi avec l’appui des communautés locales et les volontaires alliés des causes qu’elle défendait notamment la protection de l’environnement à planter plus de 30 millions d’arbres.[1]

Nous nous permettons de citer cette femme pour son courage, sa détermination et sa persévérance, étant donné qu’elle n’est partie de rien et qu’elle allait d’essai en essai pour un jour réussir à réaliser un grand projet.

Nous saluons la détermination et la force de toutes ces femmes qui ont décidé de prendre leur destin en main en choisissant la voie de l’émancipation à travers l’éducation, les formations professionnelles, l’entrepreneuriat, etc. et qui représentent aujourd’hui le moteur de l’économie familiale et communautaire sur une échelle plus large.

L’émancipation des femmes vise aussi l’épanouissement de ces dernières qui passerait par une redistribution égale, selon les sexes, du travail domestique ou une réadaptation visant la complémentarité dans les responsabilités liées à la sphère privée (domestique) qui diminuerait le poids de la charge mentale féminine et qui favoriserait de ce fait l’épanouissement des femmes aussi bien dans la sphère publique que celle privée (domestique).

Nous n’irons pas jusqu’à dire que les luttes pour l’amélioration des conditions de vie des femmes entamées depuis plus d’un siècle ont abouti aux résultats escomptés. Cependant, il nous faut admettre que la société patriarcale d’il y a deux-cents ans n’est pas la même que celle aujourd’hui. Certains tabous ne sont plus admis en tant que tels parce que les femmes ont prouvé, plus d’une fois qu’elles étaient capables de bien plus que le strict travail ménager.

 

Partie 1 offre une brève contextualisation de l’émancipation des femmes

Partie 3 traitera la relation entre l’émancipation de la femme et la foi Chrétienne.

 

Par Fariji Niyo

[1] Ester, « Wangari Maathai, la femme aux 30 millions d’arbres », consulté 21/02/2020,
URL: https://audasioux.fr/wangari-maathai-la-femme-aux-30-millions-darbres/

 

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One thought on “L’Emancipation des Femmes et l’Autonomie Economique
  1. Merci pour tes recherches et merci pour cet article très enrichissant ?.
    Je suis quand même choquée d apprendre pour la première femme à être hautement gradée des forces armées canadienne , s’est fait qu’en 2016 seulement!!

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