Il y a cinq ans, j’étais autour d’un feu avec quelques amis et de la famille chez ma sœur. Parmi les invités, il y avait trois jeunes hommes noirs qui faisaient des études de médecine. À l’époque, j’avais envisagé l’idée de reprendre mes études, mais la peur et les tentatives infructueuses m’avaient toujours paralysé. En les écoutant parler de leurs aspirations, j’ai pensé : « Y a-t-il dans mon entourage immédiat ou dans ma communauté une femme noire qui a étudié les sciences ou qui est dans le domaine médical ? » À ce moment-là, je ne pouvais penser à personne. J’ai entretenu la pensée pendant quelques temps et me suis concentrée sur d’autres choses. Le lendemain, je suis allée visiter une église à laquelle mon superviseur de l’époque m’avait invitée. Il y avait un orateur invité qui a parlé de ce verset de Luc 9:23 « Si quelqu’un veut venir avec moi, …qu’il porte sa croix chaque jour et me suive« . La question posée était: que signifie pour vous prendre votre croix et suivre Jésus ? Et à ce moment-là, j’ai su exactement ce que cela signifiait dans ma vie.
Parfois, lorsque nous lisons ces versets dans Luc 9, nous associons la croix à des fardeaux et à des situations que nous devons endurer et qui ne sont pas agréables. Mais c’est bien plus que cela : Jésus a porté la croix sur laquelle il allait être crucifié pour nous. Il a refusé les plaisirs de ce monde, a enduré les moqueries, la douleur physique pendant le voyage vers la croix, mais à travers tout cela, il a persévéré parce qu’il savait que c’était sa mission et que notre salut passait par ses souffrances. Prendre sa croix va au-delà d’un fardeau terrestre, c’est mourir à soi-même. En d’autres termes, il s’agit de se renier et de supprimer certains désirs auxquels vous avez droit, pour suivre Christ et ce pour quoi il vous a créé.
Ce n’est pas populaire dans notre monde ; nous sommes des individus plus égocentriques. La vie est devenue plus axée sur ce que nous pouvons tirer de la situation que sur ce que nous pouvons donner. Nous disons « fais ce qui te fait du bien », mais la croix ne fera jamais du bien, car elle tend à aller à l’encontre de notre nature humaine. Pourtant, je crois que le résultat est extrêmement bon, pas nécessairement pour nous, mais pour d’autres personnes, dont la vie sera influencée par nos décisions. Dans ma vie, prendre ma croix quotidiennement et suivre Jésus signifiait quitter mon emploi de l’époque et affronter ma peur de ne jamais être assez bonne dans le domaine scientifique. Cela signifiait troquer mes activités en faveur de la justice sociale, mon indépendance financière, et même la possibilité d’avoir une famille, contre de longues heures non rémunérées dans des laboratoires scientifiques.
j’ai commencé à écrire ce blog le vendredi saint 2021 et je méditais la parole de Dieu dans Marc 15 qui traite du voyage de Jésus vers Golgotha, trois thèmes ou concepts ont tiré mon attention: la moquerie, le silence et l’assistance.
Moquerie
Tout au long de votre voyage, vous rencontrerez des personnes, des membres de votre famille et des amis qui se moqueront de vos choix pour mener une vie qui plaise à Dieu ou pour répondre à votre appel à servir le royaume. Comme Jésus, qui nous sommes appelés à imiter, supportez ces moqueries, car vous savez que la couronne de gloire qui vous est promise se trouve dans les cieux. 1 Pierre 5:10 dit : « Vous aurez à souffrir encore un peu de temps. Mais Dieu, source de toute grâce, vous a appelés à participer à sa gloire éternelle dans la communion avec Jésus-Christ; il vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera et vous établira sur de solides fondations ». En tout, supportez les moqueries du voyage avec grâce et restez silencieux. En fin de compte, comme l’a dit le Dr Helen Roseveare : « Dieu ne se sert jamais beaucoup d’une personne avant de l’avoir profondément blessée » ; la perte est nécessaire pour que toute restauration ait un sens.
Le silence
Jésus est resté silencieux tout au long des événements qui ont conduit à sa crucifixion. Esaïe 53,7 nous le rappelle : « … Il n’a pas dit un mot… Il n’a pas ouvert la bouche ». Une fois que l’on sait de quoi on se prive, pour le Christ et le Christ seul, alors le besoin d’expliquer ou de se justifier auprès de personnes qui ne comprendront probablement pas votre décision, disparaît. Vous êtes celui qui a prié, celui qui a raisonné avec Dieu et, en fin de compte, celui à qui on a confié une mission. Le monde ne le comprendra peut-être jamais, alors foncez hardiment vers le but, car vous n’êtes pas seul.
Assistance
Je suis toujours étonnée de voir comment Dieu place les choses et les gens tout au long du voyage. Parmi les nuées qui suivaient pour voir la crucifixion de Jésus, Dieu a stratégiquement placé Simon, un passant, pour porter la croix pour Jésus. Il a également choisi Joseph l’Ariméthée, un membre honoré du haut conseil qui a risqué sa position pour demander le corps du Christ, afin de pouvoir lui donner un enterrement respectable. Ensuite, il y a les femmes qui ont été présentes tout au long de l’événement. Ces femmes peuvent être comparées à notre cercle de soutien immédiat, des personnes que nous connaissons qui nous encouragent, prient pour nous et prennent soin de nous en dépit des circonstances. Encore une fois, tout au long du voyage, vous recevrez l’aide de personnes qui vous sont inconnues, mais ces personnes sont méticuleusement placées là pour vous aider à porter la croix jusqu’à la destination.
Personnellement, je trouve que prendre ma croix et suivre Jésus est remarquablement difficile et cela demande un courage inimaginable, mais je me console en sachant que je ne suis jamais seul, comme le dit Deuteronome 31:6 mais aussi de savoir que celui qui m’a appelé est juste et fidèle.
par Grâce Karambizi